L’objectif de cet article n’est pas de crier haro sur ceux qui font par eux-mêmes ni de les stigmatiser d' aucune manière que ce soit, mais plutôt de faire prendre conscience de toutes ces activités où règne l’auto-expertise et d’alerter sur ses conséquences possibles. L’auto-expertise : kesako ? C’est le fait de croire que l’on sait faire une action ou une activité, quelle qu’elle soit, et que l’on n’a pas besoin de faire appel à un expert pour l’effectuer. Avec l’avènement d’Internet, une foultitude d’informations, de tutoriels et autres guides sont accessibles à tous pour acquérir ou parfaire ses connaissances et compétences. Tout semble désormais possible, à notre portée ! C’est aussi l’ère du DIY (Do It Yourself) grisant et l’on peut s’enorgueillir : « Je l’ai fait moi-même ». [Lorsque je dis « on » dans cet article, je m’inclus volontairement. En effet, j’avoue moi-même m’adonner, de temps en temps, à l’auto-expertise. La critique est aisée, mais l’art est difficile…] Toutefois, n’accusons pas Internet de tous les maux, les bénéfices de celui-ci surpassent largement ses inconvénients, du moins j’aime à le penser. Et, il est vrai, l’auto-expertise avait déjà cours avant qu’Internet ne se développe au niveau qu’il a aujourd’hui, prenons l’exemple lorsque l’on est malade, de l’autodiagnostic et de son corollaire l’automédication. Alors, dans quels domaines – professionnels j’entends puisque c’est ici notre propos – retrouve-t-on cette tendance à l’auto-expertise ? Le périmètre est vaste : stratégie, formation, communication, marketing, business plan…etc. Hormis certains « prés carrés » tels que la comptabilité ou la finance, l’auto-expertise est partout. On lit 3 articles sur Internet et l’on se sent capable de définir une stratégie de communication et de contenu, on regarde un tutoriel sur Youtube et l’on pense pouvoir rédiger soi-même ses conditions générales de vente. Parfois même, on lit 2 livres sur la définition de plan d’actions commerciaux et l’on est prêt à revoir toute la stratégie commerciale de son entreprise ou de son département. En quoi est-ce un mal me direz-vous ? En soi, ce n’est pas forcément négatif, cela nous permet à chacun d’agrandir son champ de connaissances. Néanmoins, cela ne nous permet par forcément d’agrandir celui de nos compétences (le passage des connaissances aux compétences n’est pas systématique comme on le croit souvent) et ne fait pas de nous des experts. Je ne dis pas que des études ou un diplôme sont le passage obligé pour devenir un expert, cependant la valeur de l’expérience ne peut quant à elle être mise de côté lorsque l’on parle d’expertise… Prenons l’exemple d’un procès : iriez-vous au tribunal sans être accompagné d’un avocat ? Non. Pourquoi ? Car se défendre, plaider devant un juge, rédiger des conclusions... sont son métier, et pas le vôtre. Cela ne vous effleurerait même pas l’esprit de vous passer des services de cet expert dans ce type de situation ! Alors pourquoi dans d’autres situations, cela ne nous vient pas à l’idée ou nous choisissons de faire nous-même plutôt que de faire appel à un expert ? Deux explications principales peuvent être avancées :
Quelles sont les conséquences de l’auto-expertise ? Oui, il est vrai que faire appel à un expert représente un investissement financier. Encore que, parfois, cela représente moins que ce que l’on imagine. N’hésitez pas à demander un devis (lui au moins il est gratuit) ! Il y aura quasiment toujours un expert ayant une expérience sur votre problématique (c’est le même principe que lorsque l’on fait une recherche sur Google, il y a très souvent une personne qui a déjà saisi une requête similaire à la nôtre…). Céder aux sirènes de l’auto-expertise peut avoir plusieurs impacts :
Et l’accompagnement dans tout cela ? L’accompagnement, que ce soit d’un entrepreneur ou d’un manager, ne peut pas réellement être comparé à une action de type formation ou communication. Toutefois, comme les activités citées où l’auto-expertise est largement répandue, l’accompagnement au développement ou à la performance est souvent considéré comme un « plus » dont il est tout à fait possible de se passer et que, par extension, l'on considère déjà se fournir à soi-même (pour des raisons budgétaires ou le sentiment d’être son propre expert). L’accompagnement n'est pas superflu et permet à la personne accompagnée d’avoir l’espace et le recul nécessaire pour se remettre en question et la flexibilité indispensable pour adapter sa stratégie. Vous me direz, je prêche pour ma paroisse. C’est vrai aussi… J’ajouterai tout de même que les statistiques* sur les entrepreneurs accompagnés soutiennent cette affirmation :
Ne vous découragez pas ! L’idée ici n’est pas de nier le droit ou la possibilité à faire par soi-même. De toutes les manières, dans certaines situations d’urgence ou de budget extrêmement serré, l’auto-expertise sera peut-être la seule solution possible. La finalité est de choisir en toute conscience de pratiquer l’auto-expertise ou de recourir à un expert dans les situations où, habituellement, l’on se dirait que l’on peut le faire soi-même. Cela implique de prendre quelques minutes pour :
* http://1001startups.fr/chiffres-cles-entreprises-en-france/ CE QU'IL FAUT RETENIR...
L’auto-expertise est le fait de croire que l’on sait faire une action ou une activité sans que l’on n’ait besoin de faire appel à un expert pour l’effectuer. Les domaines où elle s’exerce paraissent souvent plus facilement réalisables par soi-même (communication, stratégie…). Elle peut aussi être liée au souhait de faire seul(e) sans demander une aide extérieure. L’auto-expertise peut avoir pour conséquences : un investissement en temps et financier importants et être une source accrue d’erreurs et de résultats potentiellement moins « bons » que ce qu’ils auraient pu être avec l’appui d’un expert. Le recours à un expert n’est pas nécessairement une panacée, toutefois il est impératif de se poser la question face à des problématiques ou tâches où, habituellement, l’on se dirait que l’on peut le faire soi-même. Cela permettra de choisir en tout état de cause la meilleure solution à l’instant T et avec les moyens dont vous disposez.
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Emilie AMIC
Consultante, coach et formatrice, j'accompagne les entrepreneurs et les managers motivés et engagés ! Abonnez-vous au blog Informations confidentielles, aucun spam envoyé Archives
Mai 2018
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